Investir pour améliorer
son pouvoir d’achat
Phrase curieuse, pourtant,
lisez ce qui suit :
Vu le faible retour sur
investissement résultant de l’isolation
d’un bâti d’immeuble, il est logique que les copropriétaires hésitent à
investir dans l’isolation du bâti de leur immeuble. Certes le dérangement causé
par la livraison, la pose n'a lieu qu'une fois mais
lorsque le paiement de l’emprunt doit être échelonné sur 30 voire 40
ans, les ponts thermiques difficiles à isoler, les fortes
épaisseurs d’isolants parfois difficiles à mettre en œuvre, on se dit qu’il
y a quelque chose qui ne colle pas. Le calcul prouve
en effet que les économies réalisées en achat de combustible résultant de
l’isolation sont faibles en regard de l’investissement de départ. Le
gouvernement n’ayant pas les moyens de ses ambitions en ce qui concerne les
aides fiscales associées à l’isolation le risque de voir le pouvoir d’achat des
copropriétaires s’amenuiser petit à petit avec ce type d’investissement est
bien réel. L’Etat
favorise la conclusion d’accords avec le secteur des banques et des assurances
pour développer le financement des investissements d’économies d’énergie.
Cependant, lorsque les périodes de remboursement de l’emprunt sont de 40 ans
voire plus on peut naturellement craindre des difficultés pour le montage
financier.
Par contre, lorsque l’investissement de départ
consiste à moderniser la génération thermique de la chaufferie les économies
réalisées sur les achats d’énergie finale parfois intéressantes et il est
possible de faire un montage financier acceptable permettant de ne pas modifier
le pouvoir d’achat des copropriétaires pendant la période de remboursement de
l’emprunt finançant l’investissement.
Ceci parfois avec des périodes d’amortissement inférieures à 10 ans.
Ceci est le cas d’un investissement consistant à adjoindre à une chaufferie gaz
un complément ENR dans le cadre d’une chaufferie hybride bien conçu comprenant
un mode de chauffage thermodynamique aquathermique. Les lutins thermiques ont suivi avec attention la
mise en œuvre progressive du Grenelle de l’environnement et se sont inquiétés
de la lenteur avec laquelle la mise en œuvre de tels dispositifs prend effet.
Ceci alors que cette mise en œuvre nous permettrait de respecter la LTECV votée
par le Parlement. Les échanges informatiques qui vont avoir lieu le 22 avril
2021 à l’initiative des USA concernant la
finance et les acteurs vont être déterminants en ce qui concerne
l’évolution du climat.
Avec le recul, force est de
constater que les projets de
prêt à taux zéro (PTZ) de Jean-Louis Borloo dans
le cadre de la rénovation thermique des bâtiments ont été un échec. Les Maîtres
d’ouvrage sont déçus que l’état français n'ait pas trouvé les mécanismes
financiers permettant de "convaincre" les banques et ils
espèrent que cette volonté de croissance manifestée par les USA sera
imitée par l'Europe. Les plus hautes autorités de l’état prendraient
elles enfin conscience de l’importance de l’enjeu ? Il va falloir imaginer des
formes de spéculation différentes et à leur sens plus utile pour la société que
celles parfois pratiquées par certaines banques.
Pour sécuriser le financement
de l’investissement dans la rénovation thermique de l’habitat urbain collectif
existant et satisfaire les deux principaux acteurs de la transition
énergétique, à savoir le Maître d’ouvrage et le Maître d’oeuvre, le CSLT
suggère que la « loi sur la transition énergétique » incorpore un
article complémentaire qui prenne la forme d’une formule devant être respectée
par les parties en cause de la génération thermique. Parties en cause qu’ils faudraient sélectionner
parmi les trop nombreux acteurs.
Montant de l’investissement pour le poste génération – Aide fiscale |
= RSI < 10ans |
Economie
réalisée annuellement sur l’achat des combustibles |
Le lecteur
aura compris que le respect de cette formule intimement liée au contrat de
performances permet à l’utilisateur de voir son pouvoir d’achat inchangé
pendant la période de remboursement de l’emprunt contracté auprès des banques.
Cet emprunt auprès des banques étant en pratique le numérateur à savoir
le « Montant de l’investissement
pour le poste génération - Aide fiscale. Quant au
chiffre 10, il représente la durée maximum de remboursement de l’emprunt aux
banques (15 ans pour certaines banques). A charge des pouvoir publics de moduler le
prix de l’énergie finale de telle sorte que les économies réalisées annuellement sur
l’achat des combustibles (Le dénominateur) par
rapport à la situation antérieure avant rénovation conduisent au respect de la
formule. Malheureusement nos parlementaires n’ont pas encore compris
l’importance du rééquilibrage des énergies électriques et gaz.
Grâce au chauffage
thermodynamique il est plus facile d’associer cette formule au poste génération qu’au isolation. Vu la difficulté de réduire significativement les
déperditions d’un bâti existant il est probable que l’ Economie réalisée annuellement sur l’achat des combustibles étant faible il serait nécessaire de proposer
dans le texte de Loi que le chiffre 10
soit porté à 30 ans voire plus ce qui semble difficile pour les banques.
La durée de 10 ou 15 ans de cette formule ne doit
pas naturellement pas être comparée au chiffre de 40 ans concernant
l’acquisition d’un logement neuf et non une rénovation thermique dans l’ancien.
Quant à l’aide fiscale indiquée au numérateur elle
est le juste retour vers l’utilisateur sous la forme d’un fond
chaleur renouvelable de la fiscalité
effrénée appliquée sur les produits pétroliers englobant entre autres la taxe carbone et la marge de l’état sur le prix de vente final des produits fossiles. Ce projet de loi étant à associer à une formation
prolongée des auditeurs en charge de l’audit thermique des immeubles comme cela se pratique
en Allemagne.
Seul le financement et la notion de contrat de performances (voir figure
ci-dessus) commence à émerger
Les trois liens ci-dessous permettent de comparer la nouvelle consommation
d’énergie finale après adjonction d’un complément ENR par rapport à l‘ancienne.
Ceci avec les prix déséquilibrés actuels entre le gaz et l’électricité et avec
un prix du kWh identique pour ces deux formes d’énergies.
La comparaison est également faite selon le mode de prélèvement de
l’énergie renouvelable
1)
Dans le cas où
l’échange thermique de la pompe à chaleur se fait avec l’air COP=3
2)
Dans le cas où
l’échange thermique de la pompe à chaleur se fait avec l’eau de la nappe libre COP=5
3)
Dans le cas où
l’échange thermique de la pompe à chaleur se fait avec l’eau de la nappe
libre(ou celle de la rivière) associée
avec l’eau géothermale COP=7