L'éco prêt et les banquiers  

 

Au moment où je commençais à m’endormir et à être atteint du syndrome de la grenouille dans l’eau tiède d’Al Gore, le formidable discours de Davos de notre ancien Président sur la moralisation de la finance à rouvert mes yeux qui commençaient à se fermer. La phrase prononcée par ma charmante interlocutrice lorsque je lui ai annoncé ma décision d’ouvrir un compte chèque dans sa banque était pourtant rassurante :

«  Monsieur Balendard, nous sommes heureux de vous compter au nombre de nos clients. Surtout  n’hésitez pas à faire appel à nous si vous avez un problème »

Je n’avais jusqu'à présent trop rien jusqu’ici contre les banquiers et je n'ai d'ailleurs eu jamais de problème grave avec eux. Mon tort a peut-être été de vouloir faire appel à ma banque en lui signifiant au préalable que c’était pour un prêt à taux zéro. Il n’a eu pas plus d’entretien que de RV suite à cette demande. C’est alors que la phrase ci-dessus m’est revenue en mémoire et que mon opinion au sujet des banquiers a changée. Maigre consolation que de se dire : Pourquoi rencontrer cette charmante personne - trop charmante d’ailleurs pour que je dévoile ici le nom de sa banque ou celui de son directeur - si c’est pour s’entendre dire :

 

« Nous sommes sincèrement désolé (sic) que la Présidente de votre conseil syndical soit obligée de se substituer à un automatisme primaire afin de modifier les paramètres de réglage de vos vieilles chaudières au fioul afin d’économiser l’énergie et nous comprenons qu’il devient urgent pour vous de trouver les financements pour moderniser votre chaufferie. Mais pourquoi prêterions nous à une collectivité telle qu’une copropriété puisque la société n’est pas organisée pour le faire alors qu’elle l’est pour que l’argent du contribuable soit placé à des taux plus intéressants pour nous ? La moralisation de la finance pour assurer le développement de l’industrie n’est pas notre affaire. Vous nous dites que les capacités de remboursement des copropriétaires de votre immeuble sont assurées puisque leur pouvoir d’achat n’est pas modifié pendant la période de remboursement et nous ne demandons qu’à vous croire sur ce point. Mais notre problème n’est pas de savoir si nous avons confiance ou non en vous, pas plus qu’il n’est de savoir si votre demande concerne une demande de prêts individuels fonction de la situation particulière de chaque demandeur ou d’un prêt global pour l’ensemble de votre copropriété. Notre problème est de décider si nous préférons prendre le risque de gagner ou de perdre beaucoup d'argent avec les crédits revolving en boursicotant  plutôt que d’être assuré d'en gagnez peu en donnant suite à votre demande.

 

Il reste semble-t-il un effort à faire pour que le PTZ rentre véritablement en application dans le cas de la copropriété. Sans volonté politique commune entre l’opposition et le gouvernement et en l’absence d’une finance responsable le formidable discours de notre Président à Davos risque de devenir un «  Discours parfait » Un responsable de WWF faisait remarquer que son association pourrait se désolidariser des banques irresponsables se donnant uniquement une connotation écologique sans jouer véritablement le jeu de la responsabilité environnementale.

 

                                                                                                                                       .