Audit thermique architectural  MEV

étude préliminaire

Cette page concerne le projet d’implantation d’une chaufferie hybride gaz-électricité collective associant la combustion et le chauffage thermodynamique dans un immeuble situé à Boulogne Billancourt 92100.

Le complément ENR (énergie renouvelable) associé à notre chaufferie gaz devrait pouvoir être généralisé en ville pour assurer le chauffage de l’habitat urbain existant moyennant aménagement d'un réseau associant l'eau géothermale et l'eau des fleuves. 
Une telle évolution - pour ne pas dire révolution - nous permettrait de respecter notre propre Loi sur la Transition Energétique et la Croissance Verte (LTECV)

Nous sommes conscient que cela va prendre du temps. Dans un premier temps il serait prévu la mise en place d'une pompe à chaleur (PAC) sur nappe libre conventionnelle. 

Le conseil syndical agissant en tant que Maitre d'ouvrage et après avoir lu l’étude préliminaire du bureau d’étude MEV fait les commentaires suivants :

-          Il espérait en commandant un audit thermique architectural bénéficier d'informations telles que les longueurs, les surfaces et les volumes. Hors en lisant les informations communiquées, il constate que peu de chiffres sont communiqués à ce sujet si ce n'est une surface habitable plus faible que celle du cas pratique qui ne tenait pas compte de l'épaisseur des murs et qui englobait la surface des parties communes chauffées.

 

-          Quant à la puissance utile indiquée de 325 kW elle reflète ce que le maître d'œuvre pressentait depuis le départ : une puissance installée sensiblement égale au double de la puissance utile (deux chaudières de 320 kW)Il est dommage que les valeurs MEV soient des consommations théoriques qui ne tiennent pas compte des relevés de consommations de gaz réelles effectués mensuellement par le comptable travaillant pour le compte du syndic en charge de l'immeuble.

Ceci dans la mesure où ces tableaux permettent de connaître avec une bonne précision la répartition entre les consommations destinées au chauffage et celles destinées à l'eau chaude sanitaire

 

1MEV

Figure 0

 

 

2MEV

Figure 1

On peut faire les observations suivantes pour chacune des figures


RADIATEURS

Du fait de leur conception nos radiateurs sont favorables au complément ENR. Ceci par le fait que leur surface de diffusion est 8 fois plus importante que leur surface frontale (Voir radiateurs BT)


VANNE DE RÉGLAGE
Il aurait été préférable de montrer les vannes en pied de colonne (voir photo page 24) assurant l’équilibrage hydraulique disposées dans le parking assurant la compensation de pression dynamique vu qu’elles sont plus représentatives du réglage

POMPE DE DISTRIBUTION
Les pompes de circulation du circuit chauffage sont doubles et  comprennent 3 vitesses

CHAUDIERES
RAS si ce n'est que de la régulation est montée sur une seule chaudière

TOITURES TERRASSES
Voir rapport effectué à ce sujet lors des contrôles d'étanchéité

MURS FAÇADES 
Les deux figures montrent les façades avec et sans balcon.  Il faudra dissocier ces deux types de façades comme indiqué plus bas

 

 

4MEV

Figure 2

Ces courbes sont importantes. Elles montrent que notre immeuble est en fait en surchauffe. Dans les zones où la température est maximale, on peut difficilement expliquer les pointes au-delà de 27 degrés si ce n'est par un frottement sec dans la vanne de régulation suite à un circuit insuffisamment filtré.

Il audra s’assurer que le groupe de désembouage est toujours en fonctionnement pendant l’été.
Il est probable que la mise en place de soupapes thermostatiques une fois la filtration correcte assurée permettrait de supprimer ces pointes de température et de resserrer ces 3 courbes entraînant une moindre consommation de gaz

Supprimer ces surchauffes c’est réaliser une économie importante de combustible. Une bonne filtration des circuits hydrauliques est une condition essentielle à respecter si l’on souhaite améliorer la régulation des systèmes asservis hydrauliques

 

 

6MEV

Figure 3

Dommage que la thermographie ne soit pas quantitative
Figure 22-4   On observe que l'énergie passe librement entre les appartements situés sur un même niveau
Figure 13 8   On observe les ponts thermiques sur les façades avec balcons
Figure 12-1  La façade côté jardin sans balcon est mieux isolée que les façades avec balcons (pont thermique)

 

 

7MEV

Figure 4

DV ?
Pour les quelques appartements équipés en double vitrage on ne sait pas trop ce que signifie les chiffres DV  (épaisseur de l'argon ou épaisseur du verre ?)

 

 

8MEV

Figure 5

Les remarques faites par MEV reflètent bien les réserves du CSLT  en ce qui concerne l'individualisation des frais de chauffage voir lien.

Ceci d’autant que la valeur de  170 kWh/m² habitable semble légèrement surévaluée

 

 

9MEV

Figure 6

Il est rassurant de constater que les pertes thermiques par le plancher bas son faibles vu que cette partie s'avère difficile à traiter
La puissance utile de 325 kW reflète bien ce que le maître d'ouvrage avait calculé dans son étude préliminaire (Voir lien)

 

 

10MEV

 

Figure 7

Les remarques faites par MEV reflètent bien l’impression du Conseil Syndical de cet immeuble en ce qui concerne l'individualisation des frais de chauffage voir lien. Ceci d'autant plus que la valeur de 170 kWh/m² semble surévaluée.

Les surfaces des parties communes (qui sont aussi chauffées) ainsi que celle des murs ne sont pas incluses dans la surface de 3897 m²

 

 

Figure 8

Le maître d'ouvrage regrette que le bilan des consommations indiqué soit théorique puisqu'il aurait été facile d'avoir des consommations réelles à partir des tableaux des consommations réelles réalisés par le comptable Scholer
La consommation de gaz cumulée pour le chauffage et l’ECS semble correcte. Par contre la consommation pour l'ECS est probablement supérieure alors que  et celle du chauffage semble sensiblement surévaluée :
 Voisin de 500 000 kWh pour le chauffage et 250 000 kWh pour l’ECS. Ceci alors qu’elle était avant le passage au gaz et du temps du fioul de 600 000 kWh pour chacun de ces deux postes soit 1,2 MW au total (Voir lien)


Figure 9

 

Quant au tableau ci-dessus, il résume les propositions d’améliorations correspondant au "cas pratique" évoqué dans le livre « La chaleur renouvelable et la rivière »

-         Il chiffre budgétairement les trois postes "isolation" "génération ENR" et "ventilation" ainsi que le remplacement des points lumineux situés dans les parties communes

-         Il évoque pour chacun d'eux la notion de retour sur investissement. Ceci en mettant en évidence comme cela a été établi dans l'étude du "cas pratique" que le retour sur investissement de la partie "isolation" est beaucoup plus important que celui de l'amélioration apportée par la "génération ENR"

-         Il aborde la notion environnementale en chiffrant la réduction des émissions de gaz carbonique avec la génération ENR (PAC sur nappe)

-         Il aborde la notion d'aide fiscale sous la forme du fond de chaleur renouvelable ? et de la CEE.

-         Il évoque la notion d'économie pouvant résulter de l'abaissement de la température de 1 °C dans l'immeuble

 


Examen des chiffres  : 

- Il semble qu’il y ait une erreur pour l'électricité d'entrainement du compresseur entre le kWh énergie primaire (217 029 kWh) et le kWh énergie finale (560 720 kWh). (Voir définition de ce qu’est l’énergie primaire et l’énergie finale sur le lexique) Ceci dans la mesure où le chiffre correspondant à la quantité d'énergie finale devrait être plus faible puisqu'il ne comprend pas les pertes d'acheminement du réseau. A noter que s'il s'agit d'une faute de frappe le rapport entre les deux semble trop important puisqu'il correspond à un rendement du réseau inférieur à 50 % extrêmement faible qui, on peut l'espérer, ne correspond pas à la réalité

- Il semble que le prix de 174 400 €    indiqué pour les quelque 660 m² de surface vitrée composant l'immeuble soit faible vu que ce prix nous mène à environ 250 € par m² posé. Il est peu probable que nous puissions obtenir un prix aussi bas même avec les fenêtres à double vitrage de design polonais qui offrent semble-t-il le meilleur rapport prix-qualité.

- Il semble par contre que le prix indiqué de 271 000 € concernant l'isolation des 700 m² de terrasses semble extrêmement élevé. On arrive à un prix de posé de 387 € / m2 qui semble très supérieur aux prix généralement pratiqués sur le marché pour la pose de 15 cm de polyuréthane correspondant sensiblement au coefficient R indiqué de 4,5 m²K/watt

- Il va être nécessaire de scinder en deux le prix de 969 000 € correspondant à l'isolation des façades. Ceci en dissociant l'estimation des façades comprenant des balcons de celles qui sont lisses et sans balcon. Cette dissociation sera nécessaire pour faciliter la négociation lors de l'AG et espérer obtenir un consensus. Ceci compte tenu du fait que les technologies pour assurer l'isolation de ces deux types de façade sont totalement différentes

(L’isolation des ponts thermiques des façades avec balcons demande des travaux privatifs à l’intérieur des logements ce qui n’est pas le cas des façades lisses)

- Les 142 tonnes  équivalent  CO2 par an en moins semblent légèrement surévaluées (Voir lien) 

       
Ce qui fait aussi débat :

- 1) Le prix de la PAC sur nappe libre 770 000 €1) semble particulièrement élevé par rapport à l'estimation initiale résultant des coefficients ADEME et des premiers contacts pris par le conseil syndical. (Voir la génération page 425)
- 2) Le montant des aides fiscales pour le complément ENR  (81 839 € +CEE)  est négligeable par rapport aux promesses qui ont été faites par un porte-parole de l'ADEME 
(GPSO avait promis 50% du montant de l’investissement)

      Ceci d’autant que la généralisation ultérieure à l’habitat urbain existant ce type de chaufferie hybride moyennant une participation des municipalités au niveau du réseau ENP (eau non potable) est envisageable (voir lien)
- 3) Un retour sur investissement de zéro année pour le complément ENR qui pourrait laisser supposer une aide de l'État finançant la totalité de l'investissement.

Il ressort des notes 2) et 3) qu'il y a disproportion entre ces deux derniers cas de figure. Pour espérer la généralisation d'un tel système vu ses avantages en ce qui concerne le réchauffement climatique et la pollution de l'air dans nos villes une position de compromis est nécessaire. Elle pourrait consister à faire un montage financier ne modifiant pas le pouvoir d'achat de l'utilisateur pendant la période de remboursement de l'emprunt. (Voir lien)

Cela semble nécessaire pour obtenir une décision favorable lors de l'AG.  


A titre d'exemple

Sur la base d’une consommation annuelle en gaz de 800 000 kWh3) un investissement de 400 000 €1) permettant d'économiser annuellement 500 000 kWh2)  de gaz à 6* centimes d'euro le kWh, c'est 30 000 € économisé annuellement, avec sur la base d'une aide fiscale promise par l'ADEME correspondant à 50% du montant de l’investissement un retour sur investissement de (400 000 - 200 000) / 30 000 = 6,6 ans.

Ceci avec un emprunt à taux zéro de 200 000 € sur 7 ans. Un tel montage financier ne permettrait pas d'obtenir tout à fait les mêmes avantages que ceux dont a bénéficié notre copropriété en passant du fioul au gaz mais les avantages sont très importants si la France veut montrer l’exemple de ce qu’il faut faire aux autres pays.

Nota : Avec un prix de l’énergie finale à 8 cts d’€ le kWh, le retour sur investissement serait voisin de 5 ans (soit sensiblement le même retour sur investissement que celui correspondant au passage fioul > gaz

 

1)               Nous verrons à combien se chiffre la prestation du complément énergie renouvelable (ENR) lors des consultations qui seront faites à 3 prestataires*

2)               On peut escompter prélever 62% d'ENR soit sensiblement 500 000 kWh dans la nappe libre avec les chaufferies hybrides (Voir conclusion chaufferie hybride : Tableau page 5 )

3)                Ce chiffre correspond sensiblement à la consommation annuelle réelle (et aux calculs du Maitre d’œuvre de la partie gaz de l’époque)  

 

*Des constructeurs tels que Waterkotte, Daikin, Stieble Eltron, Carrier, CIAT pourraient être pressentis en tant que fournisseur pour assurer le bon déroulement de la partie thermodynamique. Ceci sans préjuger de l’intervention de spécialistes pour la mise en œuvre de la source froide et le contrôle du chantier