L’audit énergétique.

 

Le bilan énergétique est la première prise de conscience de l'Europe qu'il faut inciter le citoyen à raisonner collectivement pour le chauffage des immeubles.

Sont concernés par ce bilan énergétique : Les professionnels du bâtiment, maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre, bureaux d'études thermiques, syndics de copropriété, et copropriétaires.

Le 27 janvier 2012, François Fillon Premier ministre. Nathalie Kosciusko-Morizet Ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, Le garde des sceaux, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, le secrétaire d'Etat auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé du logement ont signés conjointement un décret élaboré par Bruxelles relatif à l'obligation pour les immeubles ou groupe d'immeubles à usage principal d'habitation et gérés en copropriété de réaliser un bilan énergétique  avant 5 ans à compter de janvier 2012. Ce décret est semble-t-il un décret d’application pour les copropriétés supérieurs à 50 lots. Des compléments d’informations au document de base sont disponibles sur le site Légifrance. Le caractère important de cette obligation est qu'elle s'applique aux copropriétés équipés d'une installation collective de chauffage quelle que soit l'affectation des lots, pour peu que la date de dépôt de la demande de permis de construire soit antérieure au 1er juin 2001. Lorsque la copropriété comprend 49  lots ou moins ce bilan prend le nom de DPE collectif, lorsque la copropriété comprend 50 lots ou plus ce bilan prend le nom d’audit énergétique :

 

 

Le syndic de copropriété inscrit à l'ordre du jour de l'assemblée générale des copropriétaires

la réalisation d'un audit énergétique comprenant a minima : 

 

a) Un descriptif des parties communes et privatives du bâtiment et de ses installations collectives de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire, de ventilation et d'éclairage. Il décrit les conditions d'utilisation et de gestion de ces équipements ; 

 

b) Une enquête auprès des occupants et, le cas échéant, des propriétaires non occupants, visant à évaluer leurs consommations énergétiques, leur confort thermique, l'utilisation et la gestion de leurs équipements et leurs attentes relatives à l'amélioration thermique de leur logement ;

 

c) La visite d'un échantillon de logements et, le cas échéant, des parties privatives à usage tertiaire, sous réserve de l'accord des occupants concernés ; 

 

d) L'estimation des quantités annuelles d'énergie effectivement consommées pour chaque catégorie d'équipements collectifs visés ainsi que les montants des dépenses annuelles correspondants ; 

 

e) La mention du classement énergétique du bâtiment sur l'échelle de référence prévue par l'article R. 134-2 qui précise la quantité annuelle d'énergie consommée

 

f) La mention du classement des émissions de gaz à effet de serre du bâtiment sur l'échelle de référence prévue par le f de l'article R. 134-2 qui précise la quantité annuelle d'émissions de gaz à effet de serre prévue par le c du même article ; 

 

Pour explication e) et f) voir le DPE

 

g) Des préconisations visant à optimiser l'utilisation, l'exploitation et la gestion des équipements et notamment de l'installation collective de chauffage

 

h) Des propositions de travaux améliorant la performance énergétique du bâtiment. Ces propositions sont hiérarchisées en tenant compte de l'état du bâtiment et de ses équipements, des attentes et des caractéristiques socio-économiques des propriétaires, de l'estimation du coût des actions envisagées et de leur efficacité énergétique, notamment en ce qui concerne la réduction des déperditions énergétiques, ainsi que des aides financières mobilisables à la date de présentation de l'audit énergétique en assemblée générale des copropriétaires. Ces propositions de travaux s'appuient sur une modélisation du bâtiment et de ses équipements par une méthode de calcul dont les paramètres et les scénarios d'occupation sont ajustés à la situation particulière du bâtiment concerné ; 

 

i) Un rapport faisant la synthèse des points a à h permettant aux copropriétaires d'apprécier la qualité de leur bâtiment et de juger la pertinence des travaux proposés.  

 

Le propriétaire de l'installation collective de chauffage ou le syndic de copropriété

fournit à la personne qui réalise l'audit : 

 

- a) La quantité annuelle d'énergie consommée pour la copropriété par l'installation collective pour le chauffage ou le refroidissement et, le cas échéant, la production d'eau chaude sanitaire ;

 

- b) Les documents en sa possession relatifs aux installations collectives de chauffage, de refroidissement ou de production d'eau chaude sanitaire, et à leur mode de gestion ; 

 

- c) Les contrats d'exploitation, de maintenance, d'entretien et d'approvisionnement en énergie ; 

 

- d) Le dernier rapport de contrôle périodique de la ou des chaudières. 

 

 Le syndic fournit également à la personne en charge de la réalisation de l'audit énergétique, tout autre document en sa possession nécessaire à son établissement

 

 La liste de ces documents est définie par arrêté dans les conditions prévues à l'article 2 du décret n° 2012-111 du 27 janvier 2012

 

Les personnes qui réalisent des audits énergétiques doivent justifier auprès des personnes pour lesquelles elles réalisent ces audits de l'obtention d'un diplôme sanctionnant une formation du niveau de l'enseignement postsecondaire d'une durée minimale de trois ans dans le domaine des techniques du bâtiment et d'une expérience professionnelle d'au moins trois ans dans un bureau d'études thermiques

 

Elles doivent justifier d'une expérience suffisante dans la réalisation d'audits énergétiques et pouvoir justifier d'au moins trois références sur des prestations similaires. 

La liste des éléments justificatifs que doivent fournir les personnes qui réalisent des audits énergétiques est précisée par un arrêté du ministère en charge de la construction et de la justice. 

Les personnes qui réalisent des audits énergétiques doivent justifier de leur impartialité et de leur indépendance à l'égard des syndics, des fournisseurs d'énergie et des entreprises pouvant intervenir sur le bâtiment et les équipements sur lequel porte l'audit énergétique.  Il appartient au syndic de copropriété d'inscrire à l'ordre du jour de l'assemblée générale des copropriétaires la réalisation de cet audit. L'audit doit comporter des propositions de travaux destinés à améliorer la performance énergétique du bâtiment. Il doit être réalisé par une personne qualifiée et indépendante.

 

Le contrat de performance (CPE)

 

La deuxième étape qui suit le  DPE ou l'audit énergétique est l'établissement d'un « Contrat de performance »  (CPE) ou plan de travaux. L'entreprise chargée de l'exécution des travaux et de l'exploitation garantie sur la durée du contrat un niveau de consommation d'énergie. En cas de dépassement de la consommation garantie lors de l'établissement du contrat, la copropriété est dédommagée sur la base de l'écart entre la consommation constatée et la consommation garantie. Le cadre réglementaire du CPE est à l'étude et en cours d'expérimentation à partir de travaux incluant l'isolation du bâti. Ce plan de travaux doit être soumis au vote lors d'une assemblée générale. Le vote des travaux de rénovation thermique a été modifié. Ils sont toujours décidés à la majorité absolue en première lecture mais si la majorité n'est pas atteinte un deuxième vote a lieu à la majorité simple. Par ailleurs il est désormais possible de voter des travaux sur les parties privatives dès lors qu'ils sont "d'intérêt collectif" (remplacement des fenêtres par exemple)

 

Références : le code de la construction et de l'habitation et les textes modifiés par le présent décret peuvent être consultés, dans leur rédaction issue de cette modification, sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr). Le présent décret est pris pour l'application de l'article 1er de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement.

 

 

Accès à quelques conseils relatifs à l’audit énergétique