Les deux diagnostics

de performance énergétique (DPE)

 

L'affichage de ces diagnostics de performance obligatoires pour la vente d'un appartement commence à porter ses fruits. Les propriétaires, bailleurs ou occupants commence à réaliser qu'il est de leur intérêt que leur patrimoine soit estimé à sa juste valeur. Ils prennent conscience que ce patrimoine ne doit pas se dévaloriser et qu'il peut être de leur intérêt d'éviter que le fossé ne se creuse trop entre la valeur de leur immeuble ancien et les constructions nouvelles. Les lutins thermiques estiment qu’il est judicieux qu’à l’occasion de la vente et même de la location d’une maison ou d’un appartement, l'agent immobilier soit tenu d'afficher une appréciation du classement énergétique du bien. Ils demandent plus de transparence et ils espèrent que la base de données mise en place par l’Ademe à partir de la compilation des diagnostics permettra à cet organisme gouvernemental de mettre au point un logiciel de simulation simple d’utilisation et accessible gratuitement sur internet. Selon qu'il s'agit d'une vente ou d'une location, ce sont le vendeur ou le bailleur qui finance ce diagnostic de performance qui donne deux informations importantes:

 

Le premier diagnostic appelée aussi l'étiquette énergie concerne la consommation énergétique de l’habitation pour assurer le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire et assurer éventuellement la climatisation. Cette information est essentielle pour l’acheteur ou le locataire puisqu’elle l’informe des dépenses qu’il va devoir engager après l’achat du bien pour assurer son confort. Ces dépenses peuvent en effet varier d’une façon très importante selon que le logement est économe en énergie et bien isolé ou au contraire mal isolé et énergivore. L'échelle de qualité thermique du logement va de A, pour le logement le plus économe, consommant moins de 50 kWh par m² habitable et par an,  à G  pour un logement très mal isolé et énergivore consommant plus de 450 kWh par m² habitable et par an. Selon les lutins thermiques, ce classement ne donne toutefois qu'une consommation indicative moyenne qu'il convient d'interpréter en fonction des DJU (degré-jours-unifiés) de la région où se trouve le logement. Ils m'ont aussi expliqué que la consommation réelle peut varier notablement d'une année sur l'autre en fonction de la rigueur de l'hiver considéré.


Exemple de calcul : C
ompte tenu de l'équivalent calorifique de 1 litre de fioul (10 kWh), un immeuble de 5700 m² habitable brûlant 150 m3 de fioul par an consomme 1 500 000 / 5700 = 263 kWh/m² et par an par an et est classé E

 

Le deuxième diagnostic concerne les émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’habitation compte tenu de son mode de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire d'une climatisation éventuelle. L'échelle de qualité du logement va également de A à G. A pour le logement à énergie positive émettant moins de 5 kg de dioxyde de carbone (CO2)par m² habitable et par an, à G  pour un logement émettant plus de 80 kg de dioxyde de carbone (CO2)par m² habitable et par an tel que le chauffage au gaz et surtout au fioul particulièrement polluants.


Exemple de calcul 
Sur la base d'une génération de 0,466 kg de CO2 par kWh avec le fioul, le même immeuble génère 699 tonnes de CO2 par an ou  699 000 / 5700 = 122 kg de GES par m² habitable et par an. Il est classé en G et génère une quantité de gaz à effet de serre très importante.


Malgré l'affichage obligé de ces DPE depuis le début 2011, déjà obligatoire depuis le 1er novembre 2006 pour les ventes de logements et le 1er juillet 2007 pour les locations mais peu diffusé par les notaires, force est de constater que les immeubles existants sont encore mal isolés et que la grande majorité des logements français présente un Diagnostic de Performance Energétique (DPE) les classant dans les catégories D à F, soit parmi les plus basses.  Les logements classés en A ou B, c’est-à-dire les plus vertueux, restent une exception. Il est pourtant possible de réduire la consommation énergétique des bâtiments existants dans des proportions acceptables, disons 30% en améliorant l'isolation. Le retour économique reste toutefois encore trop long en raison des investissements de départ trop élevés et aussi d'une réglementation thermique RT 2012 inadaptée à l'ancien. D'autre part les copropriétaires, s'ils sont intéressés par la diminution de la consommation thermique de leur immeuble afin de réduire leur charges* sont moins sensibles au fait que les émissions de GES seront réduites dans les mêmes proportions. Ceci malgré les efforts de sensibilisation de l'état dans ce domaine. Selon une étude du réseau Ex'im basée sur 100 000 logements français, la consommation annuelle moyenne du parc immobilier français se situerait aux alentours de 240 Kwh/m². Deux éléments nouveaux pourraient changer la donne :

·       La mise en place par le gouvernement d’un « audit énergétique » obligatoire suivit d’un « contrat de performance énergétique » (CPE) à ne pas confondre avec le DPE ci-dessus

·       La notion de  « valeur verte » des logements anciens ou neufs  qui va en découler et qui inévitablement modifier le comportement du copropriétaire et de l’acheteur

 

En passant de la classe E (Par exemple 240 kWh/m²/an) à la classe C (par exemple 120 kWh/m²/an) la dépense annuelle pour l'achat des combustibles d'une copropriété est réduite de 50 %. Compte tenu de l’augmentation de l’énergie primaire cette réduction correspond sensiblement dès à présent à une diminution des charges courantes voisine de 25%. Malheureusement, les frais à engager pour l'isolation afin d'obtenir ce résultat sont assez important et il peut être plus intéressant pour la copropriété d'améliorer dans un premier temps le dispositif assurant la génération d'énergie. Un chauffage thermodynamique prélevant 50% de l'énergie  dans l'environnement permet de réduire les charges dans les mêmes proportions pour un investissement pouvant être inférieur avec un avantage complémentaire significatif: Celui de réduire dans des proportions significatives les émissions de GES de la chaufferie :

·         En passant à une chaufferie gaz et sur la base d'une génération de 0,242 kg de CO2 par kWh avec le gaz naturel, l'émission de GES passe à 0,242 x 900 000 x 0,001= 218 tonnes de CO2 par an  au lieu de 699 tonnes avec le fioul soit  218 000/5700 = 38 kg de GES par m² habitable et par an. (classe E)
 

·         En passant à une chaufferie du genre pompe à chaleur sur nappe et sur la base d'une génération de 0,180  kg de CO2 par kWh électrique (données Ademe), l'émission de GES passe à 0,18 x 900 000 /COP x 0,001 tonnes de CO2 par an  soit  avec un COP global de 4 pouvant facilement être obtenu avec ce type de PAC ayant un excellent rendement, une émission de GES réduite à 40,5 tonnes  ou  40 500 / 5700 = 7,1 kg de GES par m² habitable et par an.et un passage en classe B