Prospective sur l’énergie

 

A l’occasion d’une étude prospective de l'OCDE relative à l’énergie, le responsable des Lutins thermiques s’est posé la question de savoir si la France, du fait de sa position mondiale singulière sur la façon dont elle produit son électricité avec le nucléaire, ne pourrait pas ouvrir une voie permettant de réduire la dépendance de notre planète aux énergies fossiles:  

 

L'OCDE

Par le fait que tous les dispositifs énergétiques actuels seront remplacés au moins une fois d'ici  2050, on peut estimer qu'il y a là une chance d’orienter l’évolution de l’économie et de la société́ sur une trajectoire beaucoup plus économe en énergie

 

Le responsable des Lutins

En raison de l’augmentation inquiétante de la concentration de gaz à effet de serre dans latmosphère, il va en effet devenir essentiel dinvestir dans de nouvelles technologies et de prendre des mesures permettant d’atteindre des objectifs plus stricts en matière de protection de l’environnement.  

 

L'OCDE

La quantité́ d’énergie solaire transmise à la Terre chaque année avoisine, à elle seule, 130 000 Gtep (giga- tonnes d’équivalent pétrole), chiffre à mettre en regard de la consommation actuelle totale d’énergie, à savoir 9 Gtep incroyablement plus faible quantitativement. 

 

Le responsable des Lutins

Compte tenu des progrès technologiques dans les domaines, de l’exploration et de l’exploitation, on estime que les réserves finalement récupérables de pétrole classique se situent dans la fourchette de

2 à 3 000 milliards de barils. Cela ne nous laisse pas une autonomie énergétique très importante.

 

L'OCDE

OUI ces chiffres corroborent notre conviction que la production mondiale de pétrole classique culminera avant 2020 et que ce même pic ne sera pas très au-delà de cette date pour le gaz naturel par le fait que les réserves  estimées ne sont guère supérieures à 1 900 milliards de barils d’équivalent pétrole.

 

Le responsable des Lutins

Vous avez je pense raison d'associer ces deux combustibles fossiles.  Le fait que ces deux produits soient aisément interchangeables et deviennent de plus en plus difficiles à exploiter permet de penser que l’évolution du prix du gaz naturel suivra probablement celle des prix pétroliers. 

 

L'OCDE

OUI d'autant que dans notre système énergétique mondial actuel, où prédominent l'utilisation des combustibles fossiles, il faudra bien que les pollueurs financent des systèmes qui limitent l’accroissement des concentrations atmosphériques de CO2 causes de l’altération du système climatique de notre planète. 

 

Le responsable des Lutins

Le fait que  la consommation moyenne d’énergie par habitant varie, selon l'IRENA, d’un facteur supérieur à 20 entre les pays industrialisés et les pays en développement  ne porte-t-il pas en lui-même le risque dun accroissement considérable de la demande d’énergie ? 

 

L'OCDE

OUI le risque est bien réel. Nous prévoyons un accroissement mondial important de la demande en énergie au fur et à mesure de lindustrialisation et de lurbanisation de ces pays.

Ceci par le fait que les pays industrialisés propagent, dans le monde entier, les modes de vie et les technologies qui leur sont propres.  Pour toutes ces raisons on peut prévoir que le système énergétique actuel ne saurait durer encore très longtemps et qu'il faudra bien  engager la transition énergétique vers un système durable. Nous serons contraint de limiter les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre à environ 500 ppm d’équivalent CO2 pour éviter un changement trop grave du climat ce qui implique une rupture de tendance par rapport à l’évolution économique et énergétique actuelle. 

 

Le responsable des Lutins

Au travers de vos propos on comprend  pourquoi les pays développés ont pris conscience au travers du protocole de Kyoto de décembre 1997 qu'il leur fallait impérativement réduire leurs émissions globales de gaz à effet de serre. N’était-il pas prévu de réduire ces émissions d’au moins 5% avant 2012? Nous en sommes loin globalement. La France n'est-elle pas avec sa politique énergétique singulière un pays en pointe dans ce domaine?

 

L'OCDE

Il semblerait que oui mais ce n’est pas à l’OCDE d'en juger et vous comprendrez que pour des raisons de déontologie l’OCDE ne peut favoriser la France par rapport aux autres nations européennes à ce niveau.

Il appartient au CSLT que vous contrôlez de convaincre vos citoyens. Je vous invite à le faire. Il vaut mieux faire partie de ceux qui établissent les règles plutôt que d’être au nombre de ceux qui font le choix de les adopter. Votre pays sera-t-il celui qui établit les futures règles ? Saura-t-il décourager les industriels qui calculent déjà les retombées économiques de ces hydrocarbures enfouies dans les roches quitte à passer sous silence les méfaits écologiques de la fracturation hydraulique ? Saura-t-il trouver des procédés d’exploitation préservant notre environnement ? Saura-t-il convaincre les autres gouvernements européens que le problème planétaire de l’énergie aggrave les conséquences du réchauffement climatique ?

 

 Le responsable des Lutins

 Je l’espère en tout cas nous nous y emploierons. Nous sommes français et soucieux de l’avenir de notre pays. Toutefois nous attirons votre attention sur le fait que ce ne sont des organismes gérés par la loi du 1er juillet 1901 comme l’est l’AIFCK avec son secteur d’activité le CSLT ou l’agence locale de l’énergie (ALE) qui peuvent à eux seuls porter le fardeau que représente le passage progressif aux énergies renouvelables. Compte tenu des défis que posent aujourd’hui les problèmes énergétiques, ils ont besoin de l’aide de ceux qui sont chargés de la mise en place de structures adaptées minimisant le recours aux énergies fossiles  et favorisant l’exploitation des énergies renouvelables diminuant notre dépendance à l’électricité. Il ne suffit pas en effet que certaines techniques soient prêtes et qu’il soit urgent de les adopter pour que cela se fasse.