Toutes les guerres sont néfastes
A) L’isolation
Voilà trop longtemps que la guerre
entre les isolants minces et les isolants épais est lancée. Cette guerre a pris
en France la forme d'une action en justice de la cour d'appel de Versailles
lancée par le FILMM (syndicat national des Fabricants d'Isolants épais en
Laines Minérales Manufacturées) à l'encontre du
spécialiste des isolants minces la société Actis.
Le FILMM qui rassemble les industriels commercialisant les isolants épais
(Isover, Knauf, Ursa, Rockwool…),
estime qu'il est inexact que l'isolant mince Tri-Iso super 9 fabriqué par Actis puisse être équivalent à 200 mm de
laine minérale et ceci sans mâcher leurs mots : "concurrence déloyale,
tromperie" et publicité comparative trompeuse". Ils reprochent à
Actis :
- la création d'un indice "Rt"
de résistance thermique afin de créer la confusion avec le marqueur officiel de
performance d'isolation "R" aux unités internationales et exprimé en
m2.K/watt *
- la création d'un syndicat "SFIRMM" à l'acronyme très proche de
celui du "FILMM"
- La création d'un organisme certificateur "Isocermi"
au nom très proche de l'Acermi
- l'obtention d'un certificat auprès d'un laboratoire anglais sans
communication des conditions de test
Le dindon de la farce pourrait bien
être l'utilisateur souhaitant isoler son appartement ou sa maison par
l'intérieur pour espérer consommer et dépenser moins en privatisant
l'énergie émise par ses radiateurs. Ceci par le fait que les
déperditions annoncées par Actis pour
son isolant mince pourraient être deux fois plus élevées que celles annoncées
voire plus. Il aimerait savoir ce qu'il en est. Alors qu'un énième
rebondissement de justice consistant au plaignant à se pourvoir en cassation,
le porte-parole du CSLT proteste devant la lenteur des décisions de justice.
Quant à l'utilisateur de ces produits c’est-à-dire vous et moi il considère
qu'il est incroyable et inacceptable que le feuilleton judiciaire, démarré
à la fin des années 1990, ne soit pas encore
terminé. Il a du mal à croire que 3 ans aient été nécessaires pour élaborer un
protocole recueillant l'approbation des deux parties" et qu'il ait fallu à
nouveau 3 ans au tribunal de commerce de Versailles pour stipuler que c'est au
FILMM qu'il appartient d'apporter la preuve de la fausseté des affirmations d'Actis !
Devant tant d'incertitudes entre les
déperditions annoncées et les déperditions réelles des isolants minces qui
varieraient du simple au double voire plus, les Lutins thermiques se félicitent
d'avoir privilégiés la génération à l'isolation ITE dans la chronologie des
actions à prendre pour assurer la rénovation thermique de l'habitat existant.
En tout état de cause il parait inconcevable qu'un expert judiciaire
indépendant ayant été choisi, des tests menés en laboratoire et trois
campagnes de mesures effectuées entre 2013 et 2014 sur deux chalets en
bois identiques assemblés spécialement dans le département du Tarn pour
comparer les performances de la laine minérale et de l'isolant mince n'aient
pas permis à la justice de formuler un jugement. La théorie peut dans
certain cas avoir son mot à dire mais c'est selon les Lutins thermiques se
moquer du citoyen de répandre l'idée selon laquelle la lenteur de cette
bataille serait due à la culture française qui privilégie le calcul théorique à
la mesure. Ceci alors que la seule chose qui intéresse le citoyen utilisateur
est de toute évidence le résultat pas le calcul.
En lieu et place de ce combat stérile
l'utilisateur final aimerait mieux qu'une comparaison des déperditions en
régime établi et non en régime transitoire soit faite. Il préférerait qu'on lui
explique clairement que dans le cas de l'habitation principale ayant un
coefficient d'occupation important l'isolation par l'extérieur est préférable.
Ceci dans la mesure où elle évite toute perte de surface de vie**, diminue la
gêne lors des travaux et augmente l'inertie thermique du batiment en diminuant
sa vulnérabilité thermique aux variations de température extérieure. Cette
constatation aggravant encore si cela était nécessaire l'inutilité de cette
fausse bonne idée qu'est "l'individualisation
des frais de chauffage" dans l'habitat collectif.
On ne fera pas croire aux Lutins
thermiques qu'ayant à disposition deux enveloppes de tailles équivalentes l'une
isolée avec du mince l'autre avec de l'épais on ne peut pas mesurer
comment la température évolue et surtout se stabilise en régime établi à
l'intérieur de ces deux enceintes à partir de conditions initiales équivalentes
lorsque l'on envoie la même quantité d'énergie thermique à l'intérieur de ces
deux enveloppes. On se moque visiblement des préoccupations du citoyen qui doit
régler sa facture chauffage en fin de mois. Quant à l'idée selon laquelle
l’incertitude concernant les qualités isolantes des réflecteurs minces
pourrait prendre un nouveau tournant sous prétexte que l'Autorité de la
concurrence a adressé une notification de griefs à l'encontre d'Isover et sa maison-mère Saint-Gobain,
du CSTB ainsi qu'au syndicat des fabricants de laines minérales il s'en
contrefiche. Il sait lire un résultat d'essais et demande que celui-ci soit
divulgué. Il lui importe peu que l'autorité de la concurrence reproche aux
constructeurs d'isolants épais de s'être entendus pour faire obstruction aux
isolants minces sur le marché de l’isolation des bâtiments. La seule chose qui
l'intéresse est bien évidemment de réduire la douloureuse de fin de mois et de
savoir quelles vont être les déperditions thermiques de son logement. Quant au
couple « maître d'œuvre » - « maître d'ouvrage » qui se voit
incapable d'établir un contrat de performance comme cela se fait en Allemagne
dès lors qu'il envisage d'utiliser un isolant mince il pense que la
plaisanterie a assez duré.
Nota technique
*Les 3 coefficients suivants sont utilisés pour calculer les
déperditions thermiques :
-
La conductivité thermique l de la paroi qui s’exprime en W.m-1.K-1.
Il s'agit en
pratique ce qui est sous-entendu de la puissance exprimée en watts traversant
une paroi de 1m d'épaisseur et pour l'unité de surface du système d'unité
international (SI) à savoir le m2
-
Le coefficient
de déperdition d’une paroi d’épaisseur donnée ζ qui
s'exprime en
W/m2 et °C.
Ce coefficient est égal à la conductivité thermique l que divise l'épaisseur e de l'isolant en m
- La résistance thermique R exprimé en W/m2 et °C qui n’est autre que l'inverse de la
conductivité thermique et qui s'exprime en m2 et °C / W (On
a R = 1/
ζ )
Pour plus d’informations Voir
les déperditions
**Un isolant
épais de 10 cm posé en ITI dans une pièce de 25 m2 habitable c'est environ 2 m² de perdu. À 6000€ le m2 habitable en
région parisienne bonjour les dégâts!
B) La climatisation
Allons-nous assister à nouveau au
détriment du consommateur à une guerre aussi stupide que la précédente entre
mince et épais en ce qui concerne la climatisation. Ceci alors que des films
plastiques réfléchissant le rayonnement solaire permettent d’éviter nos
énergivores climatiseurs électriques. Les Dr Yang et Yin ont en effet selon le
journal anglais « The
Economist » mis au point ces films plastiques dans une université du
Colorado à Boulder. Ces films commercialisés à un prix très abordables 0,5 € le
m² sont
composés d’un film en hydrofluorocarbures (polyméthylpenthène)
mélangés avec des perles de verre et recouvert d’une couche d’argent. Selon le
journal « The Economist » ce
film pourrait changer la donne et devenir dans un avenir proche une alternative
aux méthodes de climatisation actuelles.