Les grands barrages électro-hydrauliques en France métropolitaine

Toutes les STEP françaises listées ci-dessous fonctionnent à l'eau douce mais lorsque la mer est proche de la montagne…..

Défiant la corrosion dû au sel une première STEP marine nommée Tanika fonctionnant à l'eau de mer est en cours de mise en œuvre sur l'ile de la Réunion.

 

Ceci dit, à part le barrage de Montézic dans le département de l’Aveyron, la dizaine de barrages hydrauliques les plus puissants de la métropole du type voûte ou poids sont situés dans les alpes devant les pyrénées et le massif central

Barrage de l'Aigle
Voûte sur la Dordogne
 360 MW

production annuelle :
~ 500 millions de kWh

Barrage de Monteynard
voûte sur le Drac
 364 MW

production annuelle :
~ 500 millions de kWh

Barrage de Serre-Ponçon
Poids sur la Durance
380 MW 

production annuelle :

~ 700 millions de kWh

Barrage du Chevril
Voûte sur l’Isère
 400 MW

production annuelle :

~ 900 millions de kWh

Barrage de Génissiat
Voûte sur le Rhône
420 MW

production annuelle :

~ 1,7 milliard de kWh

Barrage de Roselend
Voûte sur un Doron
600 MW

production annuelle :

~ 1 milliard de kWh

Barrage de Bissorte
Poids sur un affluent du Drac
 748MW  

Pompage-turbinage

 Barrage de Montézic
Poids sur la Truyère
 910MW 

Pompage-turbinage

Pompage-turbinage

Une particularité importante de ces deux barrages (ainsi que ceux de Bissorte et de Montézic)

- barrage de Grandmaison sur l’Olle associé au bassin du Verney

- barrage de Revin (Marquisades et Whitaker)

est leur capacité à stocker l’énergie électrique comme peut le faire une batterie ou les nouvelles techniques associées à l’hydrogène.
Ils seraient tous les 2 sensiblement de la même puissance : environ 1800 MW avec un niveau de puissance un peu plus faible en restitution.

La quantité d’énergie pouvant être stockée et le temps pendant lequel cette énergie est disponible dépend du volume d’eau pouvant être transféré entre les bassins inférieur et supérieur et leur différence d’altitude.

 (Voir la fin de ce fichier)

 

Les microcentrales et les rivières

La rivière nous a-t-elle déjà trop donné ? Pas forcément. Elle nous a permis depuis les années 50 de produire de l'électricité bon marché sans générer les gaz nocifs provenant de la combustion des produits fossiles. C'est la vente de l'électricité produite par les centrales hydroélectrique qui a permis à L'EDF de progresser et de financer la recherche nucléaire. De très nombreuses rivières françaises comme la Maronne ont été défigurés. La rivière nous a déjà tellement donné que l'on pourrait douter de ses capacités de continuer à le faire. C'est mal la connaître. Si l'on prend garde de ne pas lui demander plus que ce qu’elle ne peut raisonnablement donner il n'y a pas de souci à se faire. On peut s'émouvoir des quelques projets de barrages aux fins de production électrique qui reste - quoi qu'on en dise - en suspens.

Il faut se garder de généraliser sur les nuisances provoquées par les micros centrales. L'examen du cas des micro centrales est fait de cas particulier.

Certaines d'entre elles disposées sur le bas cours des fleuves dans des bras de dérivation ne présentent aucun inconvénient pour l'environnement. Il y a eu aussi beaucoup d’émotion au sujet de l’installation de microcentrales sur les petites rivières à régime glacière telle que le Gyr. En effet, la rivière n’a pas totalement fini de nous surprendre et de nous aider. Ce qui est essentiel dans tous ces problèmes de prélèvement d’une partie du débit quel que soit d’ailleurs la motivation du prélèvement est la part de débit laissée dans la rivière par rapport à son débit naturel. Quand la rivière est généreuse et augmente son débit naturellement d’une façon importante en fin de journée lors des heures chaudes de la journée, je ne vois pas pourquoi on ne profiterait pas momentanément de ses largesses.  

Il n'y a, dans le cas des rivières à régime glacière que des avantages à prélever une partie de leur débit sous réserve de laisser courir dans son lit un débit qui ne soit jamais inférieur au débit naturel qu’elle avait aux heures les plus froides de la journée. Ces rivières à eaux froides sont souvent dangereuses par haut débit et voilà une façon intelligente de domestiquer la rivière, d’améliorer la sécurité tout en continuant à produire de l’énergie renouvelable bon marché ne provenant pas de la combustion des produits fossiles. Non, sincèrement dans le cas des rivières à régime glacière, aucune polémique basée sur des conflits d’intérêt ou un amour immodéré de la nature ne devrait s’installer. Sous réserve bien sûr que les dérivations ne soient pas apparentes. Le seul problème est de s'assurer qu'il reste toujours dans ces rivières, qu'il s'agisse d'une petite rivière comme le Gyr, ou d'une plus grosse comme l'Isère, heures de navigation ou pas, un débit au moins égal à celui des heures les plus froides de la journée, pas de savoir s'il est préférable de prélever seulement 2 m3/s ou 50 m3/s ou de savoir si les gains sont marginaux ou non. Une seule remarque, le choix de microcentrale à hauteur de chute aussi élevée que possible me semble préférable dans ces cas particuliers si l'on considère le risque que constitue pour la sécurité cette alternance de haut et de bas débit entre des microcentrales trop rapprochées l'une de l'autre. La FFCK en coordination avec l’AIFCK pourrait par exemple être favorable à des travaux du genre de ceux entrepris sur la Romanche. Ceci alors qu’une microcentrale dénature complètement le lit majeur d’une petite rivière comme l’Aveyron en l’asséchant ou presque sur plusieurs centaines de mètres.

 A la fin du printemps et pendant l'été, lorsque le débit est trop important, les eaux froides d'une rivière comme l'Isère en aval de bourg Saint Maurice sont dangereuses. L'EDF soucieuse d'assurer la sécurité lors des championnats du monde qui se tenaient jusqu'à présent à cet endroit a souvent eu du mal à limiter le débit dans le lit naturel de la rivière afin d'améliorer la sécurité indépendamment de la production hydroélectrique.

 

Il faut en revanche prendre garde à l'appât du gain et l’obligation de rachat par l’EDF du courant électrique produit par le particulier à des taux attractifs*. Ces pratiques ne doivent pas entraîner des installations non conformes à des règles d'implantation strictes. Ces règles devraient maintenant être dédiées à l'avenir du canoë-kayak et à sa sécurité, au plaisir du touriste nautique et du promeneur pédestres longeant ses berges.  

Il faut reconnaître que cette politique de rachat ne présente pas d’inconvénient pour l’environnement dans le cas des cellules photovoltaïques ou des éoliennes. Cependant, ce n’est pas le même constat pour les micro centrales qui subsistent ici ou là sur les rivières à régime pluvial ou pire encore sur les rivières générées par des résurgences. Sur ces rivières à débit souvent plus faible, l'impact sur l'environnement peut être assimilé à une véritable nuisance. Pour produire quelques kWh de plus, le débit prélevé pour alimenter la microcentrale est augmenté par l’exploitant et ce qui reste dans le lit naturel est triste à voir. Ce constat est encore plus affligeant sur les rivières à usage touristique telles que l’Aveyron, le Lot ou la Sorgue.

 

Il est naturellement douloureux pour un propriétaire riverain auquel un droit d’exploitation à été consenti à ses parents de se voir retirer ce droit de son vivant pour ses descendants, mais sur ces rivières particulières, il y va de l’intérêt général.

 

* Cette pratique commence à être combattue au niveau européen, probablement pour faire échec à cette notion de monopole. C'est tant mieux, parce que, momentanément généreuse, elle introduit une notion de dépendance qui peut se retourner à long terme sur le particulier.