Les grands barrages électro-hydrauliques
en France métropolitaine
Toutes les STEP françaises
listées ci-dessous fonctionnent à l'eau douce mais lorsque la mer est proche de
la montagne…..
Défiant la corrosion dû au sel
une première STEP marine nommée Tanika fonctionnant à
l'eau de mer est en cours de mise en œuvre sur l'ile de la Réunion.
Ceci dit, à part le barrage de
Montézic dans le département de l’Aveyron, la dizaine de barrages hydrauliques
les plus puissants de la métropole du type voûte ou poids sont situés dans les
alpes devant les pyrénées et le massif central
Barrage de l'Aigle production
annuelle : |
Barrage de Monteynard production
annuelle : |
Barrage de Serre-Ponçon production
annuelle : ~ 700
millions de kWh |
Barrage du Chevril production
annuelle : ~ 900
millions de kWh |
Barrage de Génissiat production
annuelle : ~ 1,7
milliard de kWh |
Barrage de Roselend production
annuelle : ~ 1
milliard de kWh |
Barrage de Bissorte Pompage-turbinage |
Barrage de
Montézic Pompage-turbinage |
Pompage-turbinage Une
particularité importante de ces deux barrages (ainsi que ceux de Bissorte et
de Montézic) - barrage
de Grandmaison
sur l’Olle associé au bassin du Verney - barrage
de Revin (Marquisades et Whitaker) est leur capacité à stocker l’énergie électrique comme
peut le faire une batterie ou les nouvelles techniques associées à
l’hydrogène. La
quantité d’énergie pouvant être stockée et le temps pendant lequel cette
énergie est disponible dépend du volume d’eau pouvant être transféré entre
les bassins inférieur et supérieur et leur différence d’altitude. |
Les microcentrales et les rivières
La rivière nous a-t-elle déjà trop donné ? Pas forcément.
Elle nous a permis depuis les années 50 de produire de l'électricité bon marché
sans générer les gaz nocifs provenant de la combustion des produits fossiles.
C'est la vente de l'électricité produite par les centrales hydroélectrique qui
a permis à L'EDF de progresser et de financer la recherche nucléaire. De très
nombreuses rivières françaises comme la Maronne ont été
défigurés. La rivière nous a déjà tellement donné que l'on pourrait douter de
ses capacités de continuer à le faire. C'est mal la connaître. Si l'on prend
garde de ne pas lui demander plus que ce qu’elle ne peut raisonnablement donner
il n'y a pas de souci à se faire. On peut s'émouvoir des quelques projets de
barrages aux fins de production électrique qui reste - quoi qu'on en dise - en
suspens.
Il faut se garder de généraliser sur les nuisances
provoquées par les micros centrales. L'examen du cas des micro centrales est
fait de cas particulier.
Certaines d'entre elles
disposées sur le bas cours des fleuves dans des bras de dérivation ne
présentent aucun inconvénient pour l'environnement. Il y a eu aussi
beaucoup d’émotion au sujet de l’installation de microcentrales sur les petites
rivières à régime glacière telle que le Gyr.
En effet, la rivière n’a pas totalement fini de nous surprendre et de nous
aider. Ce qui est essentiel dans tous ces problèmes de prélèvement d’une partie
du débit quel que soit d’ailleurs la motivation du prélèvement est la part
de débit laissée dans la rivière par rapport à son débit naturel. Quand la
rivière est généreuse et augmente son débit naturellement d’une façon
importante en fin de journée lors des heures chaudes de la journée, je ne vois
pas pourquoi on ne profiterait pas momentanément de ses largesses.
Il n'y a, dans le cas des rivières à régime glacière que
des avantages à prélever une partie de leur débit sous réserve de laisser
courir dans son lit un débit qui ne soit jamais inférieur au débit naturel
qu’elle avait aux heures les plus froides de la journée. Ces rivières à eaux
froides sont souvent dangereuses par haut débit et voilà une façon intelligente
de domestiquer la rivière, d’améliorer la sécurité tout en continuant à
produire de l’énergie renouvelable bon marché ne provenant pas de la combustion
des produits fossiles. Non, sincèrement dans le cas des rivières à régime
glacière, aucune polémique basée sur des conflits d’intérêt ou un amour
immodéré de la nature ne devrait s’installer. Sous réserve bien sûr que les
dérivations ne soient pas apparentes. Le seul problème est de s'assurer qu'il
reste toujours dans ces rivières, qu'il s'agisse d'une petite rivière comme le Gyr, ou d'une plus grosse comme l'Isère, heures de
navigation ou pas, un débit au moins égal à celui des heures les plus
froides de la journée, pas de savoir s'il est préférable de prélever
seulement 2 m3/s ou 50 m3/s ou de savoir si les gains
sont marginaux ou non. Une seule remarque, le choix de microcentrale à hauteur
de chute aussi élevée que possible me semble préférable dans ces cas
particuliers si l'on considère le risque que constitue pour la sécurité cette
alternance de haut et de bas débit entre des microcentrales trop rapprochées
l'une de l'autre. La FFCK en coordination avec l’AIFCK pourrait par exemple
être favorable à des travaux du genre de ceux entrepris sur la Romanche.
Ceci alors qu’une microcentrale dénature complètement le lit majeur d’une
petite rivière comme l’Aveyron
en l’asséchant ou presque sur plusieurs centaines de mètres.
A la fin du
printemps et pendant l'été, lorsque le débit est trop important, les eaux
froides d'une rivière comme l'Isère en aval de bourg Saint Maurice sont
dangereuses. L'EDF soucieuse d'assurer la sécurité lors des championnats du
monde qui se tenaient jusqu'à présent à cet endroit a souvent eu du mal à
limiter le débit dans le lit naturel de la rivière afin d'améliorer la sécurité
indépendamment de la production hydroélectrique.
Il faut en revanche prendre garde à l'appât du gain et
l’obligation de rachat par l’EDF du courant électrique produit par le
particulier à des taux attractifs*. Ces pratiques ne doivent pas entraîner des
installations non conformes à des règles d'implantation strictes. Ces règles
devraient maintenant être dédiées à l'avenir du canoë-kayak et à sa sécurité,
au plaisir du touriste nautique et du promeneur pédestres longeant ses berges.
Il faut reconnaître que cette politique de rachat ne
présente pas d’inconvénient pour l’environnement dans le cas des cellules
photovoltaïques ou des éoliennes. Cependant, ce n’est pas le même constat pour les micro centrales qui subsistent ici ou là sur les
rivières à régime pluvial ou pire encore sur les rivières générées par des
résurgences. Sur ces rivières à débit souvent plus faible, l'impact sur
l'environnement peut être assimilé à une véritable nuisance. Pour produire
quelques kWh de plus, le débit prélevé pour alimenter la microcentrale est
augmenté par l’exploitant et ce qui reste dans le lit naturel est triste à
voir. Ce constat est encore plus affligeant sur les rivières à usage
touristique telles que l’Aveyron, le Lot ou la Sorgue.
Il est naturellement douloureux pour un propriétaire
riverain auquel un droit d’exploitation à été
consenti à ses parents de se voir retirer ce droit de son vivant pour ses
descendants, mais sur ces rivières particulières, il y va de l’intérêt général.
* Cette pratique commence à être combattue au niveau
européen, probablement pour faire échec à cette notion de monopole. C'est tant
mieux, parce que, momentanément généreuse, elle introduit une notion de
dépendance qui peut se retourner à long terme sur le particulier.