Diagnostic de Performance Energétique (DPE)

 

Le chauffage de l’habitat est en France métropolitaine le poste qui consomme le plus d’énergie devant la voiture, l’industrie, l’agriculture et la nourriture. Ceci avec encore plus de déperditions pour la maison individuelle plus exposée que ne l’est l’appartement.

Selon Batiactu au moins un logement sur cinq peut être assimilé en France à une « passoire thermique » (F ou G*)

Ceci dit la classe F pour l’isolation c’est 15 cm de béton, une couche de BA13, les tuiles sur les liteaux avec pannes et chevrons, rien de plus. Deux facteurs étaient pris en compte pour l’évaluation du DPE :

-         l’énergie finale consommée du logement compte tenu des déperditions du bâti (à gauche) exprimé en kWh par m2 habitable et par an

-         les émissions de Gaz à Effet de Serre GES (à droite) exprimé en kg de gaz carbonique (CO2) par m2 habitable et par an.

 

 

Les flèches donnent une idée de ce que pourraient être les évolutions dans le cas d’un immeuble avec balcons situé en région parisienne en prenant comme point de départ une chaufferie au fioul et une isolation sommaire. Ceci selon la solution retenue pour la modernisation de la chaufferie.

-          Passage du fioul au gaz

-          Passage à la chaufferie hybride (gaz + pompe à chaleur à compresseur)

 

 

Ces deux facteurs qui étaient envisagés séparément seraient maintenant associées entre elles dans la réglementation RE 2020.

Cela en considérant cette fois à juste titre le gaz carbonique et non le sigle Gaz à Effet de Serre trop général (GES)

-         Classe A : moins de 70 kWh/m2.an et de 6 kg CO2/m2.an

-         Classe B : 70 à 110 kWh/m2.an et 6 à 11 kg CO2/m2.an

-         Classe C : 110 à 180 kWh/m2.an et 11 à 30 kg CO2/m2.an

-         Classe D : 180 à 250 kWh/m2.an et 30 à 50 kg CO2/m2.an

-         Classe E : 250 à 330 kWh/m2.an et 50 à 70 kg CO2/m2.an

-         Classe F : 330 à 420 kWh/m2.an et 70 à 100 kg CO2/m2.an

-         Classe G : plus de 420 kWh/m2.an et de 100 kg CO2/m2.an

 

Si l’on se réfère aux performances des pompes à chaleur en ce qui concerne leur capacité à préserver notre environnement on se rend compte que la RT2020, c’est le moins que l’on puisse dire n’est pas à la hauteur de ce qu’elle devrait être : orienter vers le consommer moins en prélevant l’énergie thermique dans l’environnement pour éviter les pointes de courant et les coupures qui peuvent en résulter. (voir actuellement aux USA pour 2 millions d’américains)

 

L’absurdité du couple chauffage thermodynamique-individualisation

 

D’une façon générale, et quelques soit le mode de chauffage, la demande de chauffage d’un bâtiment est déterminée principalement par les déperditions thermiques de son enveloppe. Cette remarque est particulièrement importante dans le cas du chauffage thermodynamique. Le fait de ne pas chauffer certains appartements n’amène aucun avantage. Cela réagit en effet négativement sur la consommation et le comportement de la régulation de la pompe à chaleur collective. Si par exemple 50% des copropriétaires sont absents et ferment les robinets à l’entrée de leurs radiateurs pour aller au ski, cela ne conduit pas à diviser par deux les frais de chauffage pendant cette période. Au contraire, les dépenses d’énergie pour la pompe à chaleur vont augmenter pour la raison que les pertes thermiques du bâtiment devront être couvertes avec la moitié de la surface de chauffe donc avec une température d’eau dans les radiateurs plus élevée ce qui est préjudiciable au rendement de la pompe à chaleur. Ceci ayant pour effet d’augmenter encore la douloureuse chauffage pour ceux qui n’ont pas les moyens de partir en vacances. Consciente des problèmes que pose l’individualisation des frais de chauffage l’Association des responsables de Copropriété (ARC) vient de déposer un recours contre le conseil d’état.

 

Valeurs numérique approximatives

 

1) La consommation énergétique

 

Compte tenu de l'équivalent thermique de 10 kWh pour un litre de fioul domestique, et à titre d’exemple un immeuble de 5100 m² de surface SHON et brûlant 120 m3 de fioul par an consomme 1 150 000 / 5000 = 240 kWh/m² et par an et est classé E

 

 

  2) Les émissions de gaz à effet de serre (GES)

 

Sur la base d'une génération de 0,466 kg* de CO2 par kWh avec le fioul, cet immeuble génère 536 tonnes de GES  par an ou  536 000 / 5000 = 107 kg de GES par m² habitable/an.  Il génère donc une quantité de gaz à effet de serre très importante et est classé G

 

En passant à une chaufferie moderne mixte GAZ-PAC,

 

- Il génère environ 30,2 t  de GES  (0,242* kg de GES par kWh avec le gaz naturel )

- Il génère environ 28,2 tonnes de CO2 (0,180* kg de GES par kWh électrique avec la PAC

 

L'émission globale de GES après travaux passe donc à 58,4 t de GES

Soit 58 400/ 5000 = 12  kg de GES par m² habitable et par an.

 

Cet immeuble passerait  en classe C  après travaux  

 

Les aides fiscales seraient fonction des avancées par rapport à la solution initiale.