Les
Sources potentielles d’Espoir
Un Lutin nautique devenu avec
l’âge un Lutin thermique et ayant une formation de polytechnicien est très pessimiste
en ce qui concerne la survie d’homo sapiens. Il pense que la croissance
économique est incompatible avec le maintien de la biodiversité et la survie
d’homo sapiens. Il entrevoit toutefois à minima six possibilités qui
pourraient permettre à homo sapiens de survivre :
1
Arriver à dominer le gâchis actuel*
Dans le livre
"Surviving 1000 centuries. Can we do it?", les auteurs comparent la planète terre a un
vaisseau spatial isolé. Ils font remarquer que dans un vaisseau spatial il y a
un nombre strictement défini de places, il y a l'égalité entre les occupants,
il y a un chef et il y a une source fiable et non polluante d'énergie. Peut-on
arriver à une situation comparable pour la terre ? Si oui, ils pensent qu'avec
une limitation à 11 milliards d'humains il est possible que l'espèce humaine
survive avec un niveau de vie acceptable, comparable au nôtre. Mais le chemin à parcourir
est long et plein d'embûches....
2
Aller ailleurs**
Certains on dit depuis longtemps
« L’avenir de l’homme n’est pas sur la terre » ; qu’en est-il
vraiment ? Le problème a déjà été examiné en détail par différents auteurs
en particulier dans le livre [1] . On peut le résumer
en quelques lignes.
Selon le modèle
d'univers standard-ΛCDM, l’univers contient quelques 1000 milliards de
galaxies qui contiennent chacune 100 à 200 milliards d’étoiles. Même si
seulement 15% de ces étoiles ont en orbite une planète située à une distance
correspondant à des conditions de température permettant une forme de vie telle
que nous l’imaginons, ca fait beaucoup ! Il y a
donc bien des chances que quelques unes soient habitables ; si c'est le
cas, le problème est d’y aller. L'étoile la plus proche, Alpha du Centaure dans
notre galaxie, est à environ 4 années-lumière de notre système solaire. Un
vaisseau spatial se déplaçant à la vitesse de 30 km/sec, vitesse habituelle
pour ce genre d'engin, mettrait 40000 ans pour y parvenir … .
Mais, il n'est peut-être pas exclu que grâce à une propulsion continue -
nucléaire probablement- on puisse atteindre des vitesses très supérieures et
qu'en une durée compatible avec la vie humaine de ceux qui sont à bord (plus on
s'approche de la vitesse de la lumière moins le temps s'écoule vite) on
n'arrive à envoyer là deux ou trois personnes ! Cela semble pourtant très
irréaliste et même si ça permettait à l'espèce humaine de perdurer grâce à ces
quelques "expatriés" s'ils se reproduisent sur leur nouvelle planète,
ça ne réglerait pas le problème de la croissance démographique et du gâchis sur
la terre où il se serait de toute façon écoulé beaucoup de temps depuis le
départ du vaisseau....
Un grand
physicien -Enrico Fermi, prix Nobel- pensait toutefois qu'en quelques millions
d'années une civilisation intelligente comme la nôtre mais plus avancée devrait
avoir réussi à conquérir ou tout au moins à communiquer avec toute la galaxie ;
il s'étonnait que nous n'ayons vu personne ni reçu aucun signe : c'est le
paradoxe de Fermi. Alors ?
A défaut d'aller
ailleurs, on peut aussi penser à faire sur la terre ce qui se fait ailleurs,
dans le soleil et les étoiles. C'est le cas de la fusion nucléaire dont on va
parler.
3
Le nucléaire : les surgénérateurs, la fusion.
Si l'on
disposait d’une source d'énergie inépuisable et non polluante la planète
pourrait certainement abriter une population sensiblement supérieure aux 11
milliards que l'on prévoit pour bientôt et qui nous effrayent à juste titre. On
pourrait en effet dessaler l'eau de mer, la pomper là où l'on en a besoin, recycler
efficacement les détritus, réabsorber le dioxyde de carbone et le méthane ...etc, etc
Dans l'état
actuel des connaissances, ce n'est pas le cas :
Les carburants fossiles sont hors de question à la fois parce qu'ils
sont probablement en quantité insuffisante et surtout par ce que leur emploi
jusqu'au bout aurait des effets très importants sur le climat, effets aux
conséquences catastrophiques. Parmi les autres formes d'énergie seuls le
solaire et le nucléaire semble être des candidats vraiment valables.
L’hydraulique, l'éolien, les courants sous-marins ne fournissent probablement
que des quantités d'énergie insuffisantes.
Les particules
élémentaires (hadrons et leptons) interagissent les unes avec les autres par
quatre forces fondamentales que jusqu'à présent on n'a pas réussi à unifier
dans une théorie satisfaisante (voir la théorie des cordes) : l'interaction
nucléaire forte, l'interaction électro-magnétique, l'interaction nucléaire
faible et la gravitation. Que ces interactions soient elles-mêmes quantifiées
en bosons est hors de mon propos et de mes compétences ; ce qui importe c'est
leurs valeurs relatives. Si l'on imagine par la pensée deux hadrons "côte
à côte" à 1/10eme de fermi et que l'on prend comme unité l'intensité de
l'interaction nucléaire forte, alors celle de l'interaction électro-magnétique
est 1/137, celle de la force faible est de 10^-4 et celle de la gravitation est de 10^-44 ! Or l'interaction
électro-magnétique c'est toute l'énergie chimique tandis que la nucléaire forte
c'est l'énergie nucléaire. On voit qu'entre les deux il y a ce facteur 137 qui
explique aussi bien qu'avec quelque 13 kilos d'uranium 235 on puisse fabriquer
une bombe atomique ou qu'avec des masses faibles du même corps on alimente des
centrales électriques de plus de 1500 MW. Aujourd’hui, cette énergie est
récupérée par un mécanisme assez peu efficace dans sa forme actuelle : la
fission qui consiste à briser un gros atome (uranium) en des corps simples plus
petits pour libérer une partie de l'énergie de liaison résultant de
l'interaction nucléaire forte. Ces réactions de fission sont des réactions en
chaîne assez dangereuses et polluantes ; de plus elles n'utilisent qu'une
partie du combustible nucléaire. On peut certes améliorer sensiblement l
'efficacité de la fission en utilisant mieux ce combustible dans les
"surgénérateurs", mais le danger de perte de contrôle est encore plus
grand. De toute façon, même avec les surgénérateurs, il n'ya pas assez
d'uranium sur la terre pour que ce soit vraiment une solution à très long
terme.
Toutefois, il
existe un mécanisme beaucoup plus efficace et moins dangereux, car ce n'est pas
une réaction en chaîne : la fusion, qui consiste à combiner des atomes très
légers (hydrogène) en des atomes plus lourds (Hélium puis Carbone et Fer) ce
qui est la source d'énergie du soleil et des autres étoiles. Mais pour que les
réactions démarrent et s'entretiennent il faut des pressions gigantesques qui
existent dans l'univers grâce à l'interaction gravitationnelle, très faible
certes, mais qui rassemble des masses énormes (la masse du soleil est de 2.10^30 Kg !) car à la différence
de l'interaction électromagnétique elle n'est pas écrantée.
Malheureusement
le confinement gravitationnel est impossible sur la terre dont la masse totale
est bien insuffisante pour produire la fusion. Les seuls moyens dont nous
disposons sont le confinement par interaction électromagnétique qui doit être
expérimenté dans ITER,
le confinement inertiel dans le NIF américain et le "confinement"
extrêmement bref de la bombe à hydrogène.
Il n'est pas du tout sûr qu'il
soit possible d'arriver sur la terre à une réaction de fusion entretenue et
génératrice d'énergie.
4
La physique quantique avec ses « chats de Scrödinger »; l'hyper nano-technologie
Le monde que
nous connaissons n'est que la moyenne statistique qu'une quantité
extraordinairement grande de phénomènes élémentaires résultant du comportement
des particules, fermions et bosons. Chacune de celles-ci, prise seule, n'a pas
un comportement déterministe, mais une probabilité d'exister sous telle ou
telle forme selon la valeur du carré de la fonction d'onde au point
d'espace-temps que l'on considère. Ainsi, contrairement à l'opinion d'Einstein,
"Dieu joue aux dés". Si la particule n'est pas perturbée, les
différents états existent en même temps : le chat de Schrödinger est en même
temps mort et vivant. Si les progrès des hyper-nano-technologies permettaient
de "jouer aux dés" au niveau macroscopique, peut-être en
résulterait-il des changements inimaginables dans l'interaction de l'homme avec
l'espace-temps. Malheureusement dès que
la particule interagit avec d'autres particules, même en tout petit nombre, il
se produit un phénomène de dé-cohérence et
l'existence simultanée du chat mort et vivant disparait.
L'application pratique de
l'existence simultanée des états est tout de même recherchée pour de futurs
ordinateurs quantiques. Alors, qui sait ?
5
Le super-humain; l'intelligence artificielle .
Teilhard de
Chardin dans la loi de complexité-conscience [4] pensait qu'à chaque particule
élémentaire de matière est associée une particule de conscience. Au fur et à mesure que les structures
matérielles deviennent plus complexes -atomes, molécules, molécules organiques,
virus...etc- les structures de conscience qui leur
sont associées deviennent également de plus en plus complexes. A un certain
stade, un premier seuil est franchi, c'est le seuil du "vivant". Le
seuil suivant est le seuil du "réfléchi" avec l'apparition
d'"homo". Nous en sommes là. Y aura-t-il d'autres seuils ?
Si je l'ai bien
compris, Teilhard de Chardin pense que oui, que l'état matériel lui-même
disparaitra et que seules subsisteront les particules de conscience qui
fusionneront en un super-humain unique au point Omega. Mais cette approche a
tendance à considérer que l'homme est le centre de l'univers et rappelle un peu
l'avant Galilée.
Sans aller
jusque là on peut penser qu'un jour on maîtrisera complètement le codage
génétique comme dans "Jurassic Park"
et que la technologie arrivera à fabriquer des super-humains beaucoup plus
intelligents et mieux adaptés que nous. Selon certains spécialistes,
l'intelligence artificielle (IA) devrait même dépasser très rapidement
l'intelligence humaine ; la date de 2045 est citée. Pour éviter d'être dépassé,
il faudra peut-être utiliser des nano-robots intra cérébraux.
Pour certains croyants ceci n'est
pas exclus : ça veut dire simplement que la création continue, par d'autres
moyens.
6
La religion et Dieu
De grands
savants étaient croyants, tel Einstein qui disait « Raffiniert
ist der Herr Gott, aber bösehaft ist er nicht ! » . Il est vrai
qu'il est assez extraordinaire qu'un outil mathématique abstrait, développé
quelques 100 ans auparavant : les espaces Riemaniens,
se soit trouvé justement disponible pour représenter avec une précision jamais
mise en défaut jusqu'ici, l'espace-temps de l'univers déformé par la
matière-énergie et permette de formaliser la relativité générale.
Bien plus, le fait que les
caractéristiques et les lois de l'espace et de l’énergie aient été si
extraordinairement réglées pour qu'elles aient permis la vie et l'évolution
jusqu'à "homo sapiens" est encore plus surprenant.
Alors peut-on être autre chose
qu’agnostique ?
7
Une fin noble
Un trou noir produit par un futur
LHC qui croît jusqu'à absorber la terre, le système solaire, voire la galaxie.
Certains pensent que ce n'est pas impossible.
La collision
avec un astéroïde géo-croiseur, comme celui des dinosaures il y a 60 millions
d'années, astéroïde qui suit dès aujourd'hui sa trajectoire inexorable quelque
part dans le système solaire est, elle, inéluctable. Mais elle peut aussi bien
se produire dans les années qui viennent que dans cent millions d’années.
L'une ou l'autre de ces
éventualités serait une fin noble pour "homo sapiens"
*Ce site sur l’énergie
européenne www.infoenergie.eu est uniquement
consacré à expliquer comment homo sapiens pourrait, en dominant le gâchis actuel, arriver à survivre. Nous devons
prendre en considération l’avis du GIEC qui affirme que le réchauffement climatique constaté
depuis 1950 est « très probablement » dû à l'augmentation des gaz à effet de
serre d'origine anthropique liés aux activités humaines. Le nouveau président
américain Joe Biden voit juste lorsqu'il place le voltaïque devant le nucléaire
: prétendre qu'une chaîne énergétique comme le nucléaire peut nous sortir
d'affaire à l'aube du réchauffement climatique alors qu'elle passe comme les
combustibles fossiles par les hautes températures pour produire l'électricité
pourrait bien donner raison au jugement d' Albert
Einstein. Ce dernier estimait en effet qu'il n'existe sur terre que deux choses
infinies: l'univers et la bêtise humaine. Et ceci avec
le fait que pour l'univers, il n'avait pas de certitude absolue. En tant que
porte-parole des lutins thermiques, j'estime qu'en abandonnant les chaines
énergétiques actuelles passant par les hautes températures et le moteur
thermiques au profit de la "Solar Water Economy", homo sapiens
pourrait participer à l'atténuation climatique en améliorant ses conditions
d'existence ainsi que celles de la faune et de la flore dont il dépend. Cela
vaudrait mieux que d’espérer trouver « ailleurs »
ce qui nous manque. "Dominer le gâchis actuel " c’est
selon l’auteur de ce site de prendre conscience dans un premier temps que l’eau peut occuper une position centrale dans la
conception de nos nouvelles chaînes énergétiques puis dans un deuxième temps
avec nos modes de production et surtout de consommation
de l’énergie.
Reste à
espérer que le
tribunal de Paris qui vient de donner tort à notre gouvernement pour sa
passivité va réagir à l’échelle du besoin. Saurons-nous, à la suite des 40 à 60 000 ans qu'il a fallu aux humains modernes pour
émerger d'Afrique, survivre encore 1000 siècles ? Force est de constater que
les circonstances qui façonneront l'avenir à long terme de notre planète seront
limitées par ce qui est physiquement possible et ce qui ne l'est pas. Le
livre haut en couleur « Surviving 100
centuries : can we do It ? » offre une vue quantitative de notre civilisation au cours
des 100 000 prochaines années. L'évolution de l'atmosphère terrestre et
l'origine de l'eau y sont mises en évidence comme les facteurs les plus
importants pour l'émergence et le développement de la vie. Ses auteurs
considèrent que les informations scientifiques fournies par les satellites et
les systèmes de communication au sol pourraient éviter de nombreuses victimes
inutiles grâce à une planification prospective et à la mise en place de
précautions élémentaires. Ses auteurs prouvent aussi que les émissions humaines
et les gaz à effet de serre ont joué un rôle important dans le climat passé et
continuerons à avoir un impact considérable sur notre avenir et l'évolution du
climat de la Terre.
** L’homme commencerait à envisager cette
éventualité en
prenant la planète Mars comme base de départ