L’hydraulique
eau
L’eau, source de vie, est aussi un formidable
véhicule énergétique
Plaidoyer pour une eau propre
L’oxygène à la
surface de la terre est l’élément essentiel de la vie. Ce gaz se dissout dans
l’eau, tout comme l’azote, autre constituant important de l’air, pour y
atteindre son niveau de saturation. Dans nos rivières, l’oxygénation de l’eau
est assurée principalement par l’agitation, c’est-à-dire par les chutes, les
barrages, les rapides, le vent et même par le brassage des hélices de bateaux
à moteurs ; La synthèse chlorophyllienne n’y est pas étrangère et y
contribue aussi. Mais cet oxygène est consommé par des agents réducteurs que
l’on peut rencontrer dans l’eau et par les besoins du monde vivant, par la
dégradation des matières organiques et par certaines réactions chimiques
secondaires. Ceci explique que la chaleur qui favorise en général les
réactions chimiques, favorise aussi l’activité biologique, microbienne,
bactériologique, activités souvent consommatrices d’oxygène qui peuvent
conduire à la pollution des eaux. Or une eau sans oxygène devient très
vite une eau polluée. Les deux
types de consommation d’oxygène se désignent par la demande chimique en
oxygène (DCO) et d’autre part la demande biologique en oxygène (DBO). Ces
paramètres se quantifient et se mesurent ; toutefois, la DBO qui doit se
mesurer sur 21 jours se mesure pour la commodité sur 5 jours, ce qui donne en
général une indication suffisante : on l’appelle alors la DBO 5. Ces
paramètres, avec le ph qui qualifie l’acidité, la neutralité (ph 7) ou
l’alcalinité du milieu, sont les plus essentiels pour caractériser la qualité
d’une eau ou d’un rejet dans nos rivières. L ‘aspect de l’eau Une autre
caractéristique de l’eau est son aspect, disons sa transparence ou plutôt sa
turbidité qui n’a souvent rien à voir avec la pollution, au sens commun du
terme (son état pathogène). Le trouble d’une eau est en général dû à des
matières en suspension plus ou moins fines, allant des sables à l’argile et
aux suspensions colloïdales. Bien entendu, plus ces particules sont fines,
plus le trouble est stable, durable et plus ces particules sont fines, plus
leurs surfaces spécifiques sont grandes et plus elles peuvent fixer des
pollutions. Nous, les
adeptes de la rivière, préférons évidemment les rivières quand l’eau y est
claire et transparente : c’est plus attirant et cela donne une
impression de moindre difficulté. Mais attention, une eau limpide peut
parfaitement être polluée ou même chimiquement dangereuse avec une valeur de
ph extrême ou avec une activité microbienne
intense. Le traitement des eaux En tant que citoyens
responsables, nous devons être attachés à ce que les rejets d’eaux usées dans
nos rivières soient préalablement traités et épurés. Le traitement des
eaux usées relève d’une technologie spécialisée, très bien maîtrisée à ce
jour pour peu que les installations soient suffisamment dimensionnées et
par ailleurs bien conduites. Il comporte des opérations mécaniques :
dégrillage (grosse filtration pour corps étrangers), dessablage (décantation
naturelle ou mécanique), dilacération (réduction de certains déchets comme
les chiffons), déshuilage, dégraissage. A ces opérations sont jointes,
séparément ou conjointement, des traitements chimiques de neutralisation, de
précipitation, mais aussi de coagulation et de floculation quand on se trouve
en présence de particules colloïdales sur lesquelles des polluants sont
adsorbés, rendant ces suspensions très stables. Mais les techniciens savent
les déstabiliser. Enfin pour revenir à l’oxygène, il est toujours nécessaire
de procéder à une oxygénation par brassage à l’air libre, par passage dans un
vortex (tourbillon artificiel) ou par injection d’air surpressé. On peut
maintenant espérer que tous les rejets urbains, industriels et même
domestiques sont ou seront traités dans les prochaines années avant d’être
rejetés dans nos rivières. Une bonne vigilance des responsables est cependant
nécessaire. La pollution agricole Il y a
cependant un domaine tout à fait inquiétant et difficile à maîtriser, celui
de la pollution agricole produite par les engrais, les produits phytosanitaires
ou pesticides et les concentrations de déjections animales. Les pollutions
par les engrais et les pesticides des nappes phréatiques sont à l’origine de
la dégradation de la qualité des eaux de la plupart des rivières des
plaines : la compétitivité internationale des exploitations agricoles
est en jeu. Or, il n’est pas question d’envisager de condamner l’agriculture
française. Et on ne voit pas pour l’instant de solutions réalistes à ce
problème. Il n’en va pas de même pour la pollution produite par les
concentrations de déjections animales qui peut parfaitement être maîtrisée.
Les remèdes et solutions existent, mais cela a un coût. Pour résoudre ce
problème, il faut une volonté politique.
Christian Vancauwenberghe et Balendard L’homme a besoin d’eau propre pour vivre (Son
corps est composé de 80 % d’eau !!) << Nous buvons 80% de nos maladies>> disait Pasteur |